De l’HTSMA à la Thérapie du Lien et des Mondes relationnels (TLMR)
NAVIGUER A TRAVERS LES MONDES TRAUMATIQUES
Eric Bardot, Virginie Bardot, Stéphane Roy, Bruxelles, Satas.
Un très grand livre qui fera date dans le développement de l’hypnothérapie et des thérapies brèves. A la fois un retour au centre de la pensée ericksonienne et une ouverture sur les dernières recherches en neurosciences psychoaffectives.
Les différents chapitres s’organisent de manière cohérente autour du cercle intention(s), action(s), effet(s). De nombreuses situations cliniques (traumas, phobies, obsessions, etc.) illustrent le déroulé des TLMR.
Chacun pourra y trouver des informations utiles pour améliorer sa pratique. La construction d’une expérience sécure à partir d’un souvenir est décrite de façon très pédagogique. Un ouvrage essentiel à la réflexion thérapeutique, reflet de la créativité d’Eric Bardot et de son équipe. A lire et à relire.
Eric Bardot, Virginie Bardot, Stéphane Roy, Bruxelles, Satas.
Un très grand livre qui fera date dans le développement de l’hypnothérapie et des thérapies brèves. A la fois un retour au centre de la pensée ericksonienne et une ouverture sur les dernières recherches en neurosciences psychoaffectives.
Les différents chapitres s’organisent de manière cohérente autour du cercle intention(s), action(s), effet(s). De nombreuses situations cliniques (traumas, phobies, obsessions, etc.) illustrent le déroulé des TLMR.
Chacun pourra y trouver des informations utiles pour améliorer sa pratique. La construction d’une expérience sécure à partir d’un souvenir est décrite de façon très pédagogique. Un ouvrage essentiel à la réflexion thérapeutique, reflet de la créativité d’Eric Bardot et de son équipe. A lire et à relire.
Les âges clandestins, hypnose et thérapie
Bruno Dubos, Bruxelles, Satas L’auteur nous dessine un vaste panorama de l’influence des âges clandestins sur la psychopathologie. Il décrit de nombreuses situations cliniques (troubles alimentaires, douleurs chroniques, problèmes de couples, etc.) qui permettent de comprendre la pertinence de son analyse. Il nous aide à repérer ces âges clandestins pour mettre en place une stratégie thérapeutique visant à mobiliser les ressources. Un livre clair, bien documenté avec des conseils pratiques, très utiles pour tous les hypnothérapeutes.
La crise Covid vue par les psys
Maxime Bellego, Julien Betbèze, Michel Delage, Laurence Martel, Dominique Megglé, Arnaud Zeman, Bruxelles, Satas Maxime Bellego pilote un ouvrage plaisant à lire sur la crise Covid et ses conséquences. Les auteurs décrivent chacun avec leur regard les effets négatifs ou positifs de cette crise. Ces différentes chroniques vivantes repositionnent le rôle de la relation humaine comme centrale dans les processus de résilience. Un livre pour percevoir les enjeux éthiques derrière les discours sociaux alarmants ou rassurants
Hypnose et tabacologie. Accompagner les fumeurs au-delà du sevrage
Jean-Luc Roquet, Bruxelles, Satas L’auteur, ancien fumeur, assure des consultations de tabacologie ; il nous transmet un livre construit à partir des documents de formations qu’il propose dans le sevrage tabagique. Ce problème de santé publique majeur (plus de la moitié des consommateurs meurent du tabac) est traité de manière didactique pour apprendre à changer de comportement, ré soudre ses conflits, assouplir ses croyances, construire un objectif... Jean- Luc Roquet a la bonne idée de proposer l’échelle d’évaluation de la séance (SRS), car on ne libère pas du tabac sans un une relation de qualité.
Comptes rendus par Sophie COHEN
Comptes rendus par Sophie COHEN
Le corps est le seul langage qui ne ment pas: 25 histoires d’hypnose
Constance Flamand-Roze, Les Arènes
Plus d’une vingtaine d’histoires de vie et d’accompagnements hypnotiques, étayés d’explications scientifiques, le tout écrit dans un langage simple et éclairant. « Nous sommes comme les arbres », visibles (conscientes) et invisibles, nos racines, qui nourrissent la partie visible. Constance est une très jolie dame, alerte, gaie, énergique, dynamique... vivante. C’est aussi une scientifique, docteure en neurosciences, qui connaît bien notre « imbécile » de cerveau. A travers ces 25 histoires, après une présentation simple, succincte et clinique de la pathologie ou du problème qu’amènent Cécile, Guillaume et les autres, Constance raconte leur rencontre. Elle active les liens indéfectibles du corps et de l’esprit dans un accord parfait avec le sujet, qu’il s’agisse d’accompagner un geste technique (PL, sonde gastrique), de symptômes pénibles (tics, tremblements), d’addiction ou d’un chagrin. Et le lecteur devient Constance dans ce moment magique et combien exaltant pour finalement convenir, avec Constance, que « l’hypnose n’est pas un médicament, c’est une partie de nous qui s’exprime ».
Plus d’une vingtaine d’histoires de vie et d’accompagnements hypnotiques, étayés d’explications scientifiques, le tout écrit dans un langage simple et éclairant. « Nous sommes comme les arbres », visibles (conscientes) et invisibles, nos racines, qui nourrissent la partie visible. Constance est une très jolie dame, alerte, gaie, énergique, dynamique... vivante. C’est aussi une scientifique, docteure en neurosciences, qui connaît bien notre « imbécile » de cerveau. A travers ces 25 histoires, après une présentation simple, succincte et clinique de la pathologie ou du problème qu’amènent Cécile, Guillaume et les autres, Constance raconte leur rencontre. Elle active les liens indéfectibles du corps et de l’esprit dans un accord parfait avec le sujet, qu’il s’agisse d’accompagner un geste technique (PL, sonde gastrique), de symptômes pénibles (tics, tremblements), d’addiction ou d’un chagrin. Et le lecteur devient Constance dans ce moment magique et combien exaltant pour finalement convenir, avec Constance, que « l’hypnose n’est pas un médicament, c’est une partie de nous qui s’exprime ».
Quand l’hypnose soigne les médecins
Constance Flamand-Roze, Les Arènes Nouvel opus de notre amie Constance, préfacé, hé oui ! par son professeur de français au lycée... Daniel Pennac. Bien plus qu’une préface, c’est un très bel hommage que rend l’auteur du Journal d’un corps à son ancienne élève, devenant à son tour attentif à ce qu’elle lui enseigne : l’hypnose, et bien au-delà, la capacité d’être heureux. L’ouvrage est structuré en plusieurs parties : deux d’entre elles, les plus développées, sont consacrées aux médecins – enfin, quelqu’un prend soin soin de nous –, « malades d’être médecins », « malades et médecins ». Constance raconte avec simplicité comment ces hommes et ces femmes, professionnels de santé aguerris, dont on attend tout, parfois débordés de cette mission presque divine, sauver des vies, viennent déposer auprès d’elle leur souffrance intime et reprendre forces. Dans une troisième partie, Constance expose son engagement auprès des étudiants en médecine pour transmettre cette approche relationnelle, fondée sur le respect de l’autre, patient, le choix des mots, la posture, au travers de situations cliniques simulées. Ce chapitre est bref, riche en perspectives et en idées, peut-être se réserve- t-elle pour un autre livre... Enfin, à la toute fin de l’ouvrage, avec simplicité et humilité, Constance confie ses moments de doutes et de détresse, en pleine crise sanitaire, et rend hommage à son ami et coach Sébastien Dupont, engagé lui aussi dans le soutien des équipes en difficulté, que j’invite à découvrir. Elle nous dit ainsi combien il importe de prendre soin de soi pour mieux prendre soin de l’autre.
Compte rendu par Gérard OSTERMANN
Compte rendu par Gérard OSTERMANN
Joyce McDougall, Ruth Menahem, coll. Psychanalistes d’aujourd’hui, Puf
La théorisation proposée par Joyce McDougall nous aide à penser ce qui se dégage au travers des rencontres avec les patients addictés. L’addiction possède une signification et une utilité pour le sujet : « L’économie addictive vise la décharge rapide de toute tension psychique, que sa source soit extérieure ou intérieure. » (1). Joyce McDougall lie les conduites addictives à un défaut d’élaboration psychique dont la genèse se trouve dans les interactions précoces. Dans un environnement inadéquat, caractérisé par un manque de présence (par exemple une mère déprimée) ou par une présence étouffante, l’enfant, futur sujet addicté, ne parvient pas à intérioriser la fonction contenante de la mère. Il se tourne alors vers les objets externes ou les sensations afin de contenir le débordement par affect. Le sujet addicté vit comme intolérables certains états affectifs qu’il est incapable d’élaborer mentalement. Les difficultés de représentation et d’élaboration psychique déterminent la nécessité de passer par un objet extérieur. Il lutte par ses actes addictifs contre la douleur psychique à laquelle il est confronté. C’est donc l’échec d’introjection de la fonction contenante maternelle ainsi que l’investissement des objets externes et du sensoriel qui se substitue à l’objet, qui prédisposent le sujet à s’asservir au produit.
L’objet addictif
L’objet addictif reste toujours partiel, archaïque, indifférencié et asexué. Son caractère fétichique, prothétique, le rapproche de l’objet de la perversion. L’objet d’addiction aurait un rôle défensif, celui de « l’objet transitoire », « tenant lieu d’objet transitionnel » défaillant et qu’il faut de ce fait remplacer continuellement car il ne parvient pas à symboliser l’objet d’amour (2). En absence de l’objet interne, l’objet externe ne peut soulager la souffrance psychique que temporairement. L’objet ou le comportement addictif est disponible à tout moment pour répondre au besoin que ressent le sujet de se débarrasser par la voie la plus courte de tout sentiment. Tristesse, angoisse, désespoir, mais aussi affects positifs lorsque leur intensité dépasse la capacité d’élaboration psychique du sujet, se trouvent écartés de la mentalisation. Ils sont rejetés hors psyché par un « acte-symptôme », qui constitue une décharge dans l’agir, court-circuitant l’activité psychique dans des situations anxiogènes, chaque fois que l’équilibre narcissique du sujet est menacé. Joyce McDougall met en évidence l’effet d’épargne du travail psychique de ces « actes-symptômes » qui impliquent un échec de l’introjection ainsi qu’une carence d’élaboration psychique et un défaut de symbolisation. A partir de la découverte de cette « solution rapide », le recours à l’objet ou au comportement addictif devient compulsif et entraîne la dépendance. L’addiction « apparaît comme tentative de se soigner, une autoguérison face aux douleurs mentales et aux blessures narcissiques que nul ne peut éluder, une réponse au conflit psychique et à la douleur morale ». Elle intervient comme une protection contre l’anxiété et contre l’effondrement psychique.
L’objet addictif
L’objet addictif reste toujours partiel, archaïque, indifférencié et asexué. Son caractère fétichique, prothétique, le rapproche de l’objet de la perversion. L’objet d’addiction aurait un rôle défensif, celui de « l’objet transitoire », « tenant lieu d’objet transitionnel » défaillant et qu’il faut de ce fait remplacer continuellement car il ne parvient pas à symboliser l’objet d’amour (2). En absence de l’objet interne, l’objet externe ne peut soulager la souffrance psychique que temporairement. L’objet ou le comportement addictif est disponible à tout moment pour répondre au besoin que ressent le sujet de se débarrasser par la voie la plus courte de tout sentiment. Tristesse, angoisse, désespoir, mais aussi affects positifs lorsque leur intensité dépasse la capacité d’élaboration psychique du sujet, se trouvent écartés de la mentalisation. Ils sont rejetés hors psyché par un « acte-symptôme », qui constitue une décharge dans l’agir, court-circuitant l’activité psychique dans des situations anxiogènes, chaque fois que l’équilibre narcissique du sujet est menacé. Joyce McDougall met en évidence l’effet d’épargne du travail psychique de ces « actes-symptômes » qui impliquent un échec de l’introjection ainsi qu’une carence d’élaboration psychique et un défaut de symbolisation. A partir de la découverte de cette « solution rapide », le recours à l’objet ou au comportement addictif devient compulsif et entraîne la dépendance. L’addiction « apparaît comme tentative de se soigner, une autoguérison face aux douleurs mentales et aux blessures narcissiques que nul ne peut éluder, une réponse au conflit psychique et à la douleur morale ». Elle intervient comme une protection contre l’anxiété et contre l’effondrement psychique.