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Suggestif, magnétique, sportif, et surtout réparateur...




Par Antoine Bioy

Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°34

Pour commencer cette rubrique, posons- nous la question de savoir si le fameux « Dormez, je le veux ! » n’était pas si absurde ? Cordi et coll. (2014) montrent en effet que des suggestions pré-repos reçues en état hypnotique améliorent de façon significative la durée du sommeil. Très exactement, il s’agit du sommeil lent profond, impliqué dans l’amélioration de la plasticité cérébrale, et des capacités de restauration du corps (stimulation des défenses immunitaires…). Si ces résultats sont prometteurs, ils restent néanmoins à confirmer sur une population aux caractéristiques plus altérées, car l’étude a été menée auprès de 70 jeunes femmes (23 ans en moyenne), en bonne santé. Par ailleurs, les suggestions sont surtout efficaces auprès des sujets « hautement hypnotisables », ce qui n’est pas très étonnant puisque comme nous avons eu l’occasion de le signaler dans ces pages, l’échelle de Stanford, standard international, assimile largement hypnose et suggestion.

Logiquement, les personnes les plus suggestibles (et non forcément hypnotisables) vont répondre très favorablement aux 13 mn de suggestions pré-sommeil (message enregistré). Si la durée de sommeil est meilleure, les auteurs n’ont pas noté d’amélioration dans la réalisation des tâches cognitives demandées en post sommeil par rapport au groupe contrôle, ni dans l’appréciation subjective de la qualité du sommeil. Cette étude, quoique partielle, ouvre d’intéressantes portes. D’une part elle suggère que le recours aux somnifères possède en l’hypnose et dans certains cas une alternative, mais aussi demande à être poursuivie auprès d’autres populations (plus âgés, avec des troubles altérant le sommeil, etc.). Une étude proposant l’autohypnose avec auto-suggestions ciblées serait également intéressante.

A noter que l’omniprésence des sujets hautement hypnotisables dans les recherches autour de l’hypnose constitue une réelle interrogation, et certains auteurs se sont même demandés si finalement c’était bien l’hypnose qui était étudiée, ou le principe de suggestion auprès de sujets hypersensibles qui n’ont pas tellement d’avantages à être en état de conscience modifiée (ils réalisent de toute façon les suggestions). Barnier et coll. (2014) prennent le parti de montrer que la sélection des « highs » est particulièrement utile pour la compréhension de nombreux faits psychopathologiques, en même temps que cela permet de trouver l’explication de phénomènes (hypnoanalgésie, etc.) de façon plus claire et rapide que si les sujets n’étaient pas différenciés.

La recherche est parfois affaire de compromis et de choix… Mieux comprendre, mais au prix de s’éloigner du phénomène réel que l’on étudie, ou du moins de le réduire tellement que le lien entre la clinique et la recherche devient plus ténu.

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Laurent GROSS
- Formateur en Hypnose Médicale, Ericksonienne et EMDR - IMO au CHTIP Collège Hypnose Thérapies... En savoir plus sur cet auteur

Rédigé le 25/11/2015 à 12:05 | Lu 658 fois modifié le 27/11/2015





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