Une fois n'est pas coutume, je vous présente un ouvrage non thérapeutique, ne parlant pas d'hypnose médicale, mais néanmoins magnifique, plein d'humanité. Ce livre est un voyage. Un voyage à la découverte d'un Univers toujours plus riche et mystérieux... Un voyage à la rencontre de nous-mêmes. A la découverte de la manière dont nous déchiffrons et rêvons le monde. A la recherche de notre mémoire, cette persistance, en nous, de ce qui a disparu...
Alors, voici ce qu'en dit Loïc Di Stefano critique de livres:
Il y a encore, dans l'agitation du monde, des moments de grâce radiophonique. Depuis deux ans, Jean-Claude Ameisen, médecin, chercheur, professeur d'immunologie, donne de la voix tous les samedis sur France Inter pour l'un d'eux, voire le plus important : 1 500 000 auditeurs font une pause et écoute l'intelligence s'émerveiller du monde.
Porter l'émission en livre, c'est rassembler, choisir et partiellement réécrire deux ans d'un travail insensé : faire découvrir la magie cachée de la nature, en faisant le pari des sujets les plus pointus et les plus enthousiasmants tout en se préoccupant à chaque fois, avec une réussite incroyable, de rendre toujours attractive et fascinante la découverte. Que l'on écoute le bruit intérieur des arbres en train de pousser ou les oiseaux se transmettre une grammaire des chants, que l'on suive les matriarches éléphantes et leur incroyable mémoire des dangers du troupeau, ou le développement de la loi de Bergman (qui postule que "la diminution de taille et de poids des animaux est une réponse adaptative à [une] contrainte énergétique"), c'est toujours la voix du rêve et de la science mêlée qui met à la porter de tout le monde des concepts scientifiques ardus pour offrir une ouverture d'esprit inédite.
Cette voix, si particulière, chaude et enjouée, douce et lente, participe à la qualité des émissions. Et, comble du plaisir, cette voix, son rythme particulier, sa douceur, sa belle naïveté, est présente dans la lecture, elle lit avec nous.
Juché sur les épaules d'un géant, on n'est pas plus intelligent, mais on voit plus loin, on voit autre chose, autrement. Cette nouvelle perspective, Jean-Claude Ameisen fait en sorte de la garder toujours en point de mire et ajoute à la découverte une leçon morale aussi généreuse que simple : émerveillez-vous et jouissez de la profusion des possibles. Ayez, comme lui, l'esprit réjouit de la diversité et de la magie du monde.
Sur les épaules de Darwin a la même force et la même nécessité que Le Métier d'homme d'Alexandre Jollien, cette naïveté gaie, cette simplicité et cette capacité de s'enjouer, de prendre chaque chose et d'en reconnaître la beauté propre. Le livre, après l'émission, est aussi absolument nécessaire.
Samedi matin, 11 heures, et comme tous les samedis je reviens du tennis, tantôt auréolé d’une victoire et tonique comme à mes 2O ans, tantôt et le plus souvent perclus de douleurs pour cause de défaite, car comme chacun sait, la douleur ressentie par les vainqueurs est plus supportable que la douleur ressentie par les vaincus.
Et là, à bord de ma voiture, de retour sur Paris, j’allume, comme dans un rituel sabbatique, la radio sur France Inter (la radio de ceux qui ont quelque chose entre les oreilles disait-on), pour écouter, entendre, vibrer, illuminer mes neurones d’une couleur encore inconnue à mes yeux, ressentir jusqu’au plus profond de moi, la voix hypnotique, presque monocorde de Jean-Claude Ameisen, me raconter ses dernières découvertes scientifiques…
Et là, à ce moment précis, je range ma voiture pour ne point être dérangé dans ce monologue, où Jean-Claude s’adresse à moi, oui, à moi seul.
Oui, il n’y a personne à cet instant précis, personne d’autre dans ma voiture, et je reste persuadé que toi Jean-Claude, tu permets que je te tutoie puisque nous sommes désormais intimes, tu me parles, pour m’offrir matière à conférence pour les prochains congrès d’hypnose et thérapies brèves.
Car tous les thèmes que tu nous offres, sont les thèmes abordés aux congrès de la CFHTB.
Ta musique chante juste, ton texte me donne le La pour nombre de mes prochaines interventions. Jusqu’à présent, mon thème principal était « toucher avec les mots, parler avec les mains », mais en te lisant, je pourrai rajouter « lire avec la musique » ? Quand je te lis, je vois ta voix, j’imagine le tempo que tu insuffles dans chacune de tes phrases, comme un thérapeute sait le faire, je ressens ta propre respiration, le ton si grave et pénétrant.
Alors oui, si tout praticien se doit de monter sur les épaules des géants, des savants, de ses maîtres, je sais dorénavant, que tu es l’un des nôtres, et ce serait avec une joie non dissimulée, si tu pouvais m’accompagner, me prêter ta main, me donner le La, à l’occasion d’un prochain congrès, où je me sens souvent si petit parmi les grands.
Le seul bémol à ta si juste partition, est le fait que dorénavant, et de par ton dernier livre, j’ai la certitude que je ne suis plus ton seul fan. Ma jalousie en prend un sacré coup. A présent, le samedi après le tennis, je sais que d’autres que moi, peut-être à bord de leur voiture, ou pas, s’arrêtent dans leur activité pour t’écouter et s’instruire. D’autres que moi qui ont quelque chose entre les oreilles…
Alors, soit sûr que pour ma prochaine intervention, et pour parodier Milton Erickson : «Et ta voix m’accompagnera»
Merci encore Jean-Claude pour ces Liens qui Libèrent
Laurent Gross
Pour commander le livre, cliquez ici