L'Institut Emergences de Rennes, dirigé par le Dr Claude VIROT est encore à l'honneur dans les médias. Aujourd'hui encore, La Voix du Nord fait son article sur une intervention de changement de prothèse PIP grâce à l'hypnose. Quelle chance pour nous d'avoir été formés par cet institut de renom, et quel honneur d'avoir été choisis afin d'animer des ateliers pour le Congrès Hypnose et Douleur de Quiberon et de participer ainsi à la formation des professionnels de la santé.
Mercredi, Laurent Chonow a participé à un deuxième changement de prothèses mammaires PIP à l'aide de l'hypnose. Cet anesthésiste du service gynécologie-obstétrique, tout comme sa collègue Barbara Brui qui n'a, elle, aucune spécialité, s'est formé à l'hypnoanalgésie. Depuis une petite année, ils ont déjà effectué une vingtaine d'anesthésie à l'aide de l'hypnose. ...
L'idée de se former à cette technique trottait depuis quelques années dans la tête de Laurent Chonow. Pour aborder de façon moins technique la spécialité qu'il pratique depuis une quinzaine d'années. Pour avoir aussi un peu plus de relationnel avec les patients. Il s'est formé à Rennes, au centre Émergences avec un grand nom de l'anesthésie, Franck Bernard, « l'un de mes mentors ». Ce qui lui plaît dans l'hypnoanalgésie, c'est le contact avec les patients mais aussi les retours. « Les patients sont très satisfaits. Ils nous disent avoir passé un moment agréable », raconte-t-il. Et pourtant, ils viennent tous de subir une intervention chirurgicale. L'anesthésiste constate que son relationnel a changé son discours aussi.
Depuis juin, quatre anesthésistes du centre hospitalier pratiquent cette technique d'anesthésie. Trois sont en formation. L'hypnose médicale est utilisée pour les opérations dites de surface ou les colonoscopies ou hystéroscopies. « 100 % des patients sont hypnotisables », affirme Barbara Brui. Car l'hypnose est un « phénomène naturel. Tout le monde est en transe sans s'en rendre compte. Quand on loupe une sortie ou quand un trajet paraît bien moins long que d'habitude ». Les anesthésistes vont donc « provoquer un phénomène de transe. Nous allons focaliser l'attention du patient sur quelque chose d'agréable ». « On ne rentre pas dans la tête des gens », complète Barbara Brui. « Les gens sont ainsi actifs et acteurs de leur intervention. Ils participent vraiment au soin », complète le Dr Chonow. Coopération donc mais aussi confiance entre trois acteurs, le patient, le chirurgien et l'anesthésiste bien sûr : « On forme un trio ». Et en cas de souci, le médecin peut recourir à une anesthésie générale : « Ça n'est encore jamais arrivé. » En fin d'intervention, les anesthésistes utilisent souvent la suggestion post-hypnotique : « Ça peut jouer sur la cicatrisation ou le contrôle de la douleur. » Les médecins - comme les patients - ne voient que des avantages au recours à l'hypnose. « Les gens ne passent que cinq minutes en salle de réveil et ils peuvent souvent rentrer chez eux le jour même », précise Laurent Chonow. « Pour une thyroïdectomie, on diminue la durée d'hospitalisation », complète le Dr Brui. Les effets secondaires (comme les nausées et vomissements) sont également moindres. Et à leur sortie de l'hôpital, après un dernier passage de l'anesthésiste, les patients sont unanimes. « Ils nous disent que c'était un moment agréable que c'était magnifique », raconte Barbara Brui. « Ils ont la joie de sortir tôt mais aussi de l'avoir fait », complète Laurent Chonow. •
VÉRONIQUE BERTIN pour la Voix du Nord