La conférence « douleur et hypnose médicale » proposée lundi soir, salle François-Mitterrand, a intéressé un large public.
C'est l'équipe de Dominique Paquet, du club chaunois Inner Wheel - un club service international réservé aux femmes - qui organisait cette soirée-débat animée par le docteur Tsiry Andriamihamisoa, médecin urgentiste à l'hôpital de Chauny.
La nombreuse assistance (personnel hospitalier, étudiants infirmiers, praticiens, sapeurs-pompiers…) a fait plus ample connaissance avec le monde de l'hypnose médicale dans le cadre du traitement de la douleur. « Je vous rassure tout de suite, l'hypnose médicale que je pratique n'a rien à voir avec l'hypnose de spectacle. Elle est aussi appelée veille paradoxale. La personne ne dort pas, elle est éveillée, elle m'entend du début à la fin… » a expliqué le médecin avant de commencer son exposé par les différents types de douleurs : mécaniques, neuropathiques, psychogènes et celles encore mal élucidées.
En état de veille
Les progrès de la science ont permis d'identifier plusieurs parties du cerveau liées à la douleur, repérables sur IRM. La prise en charge de la douleur a beaucoup avancé dans les hôpitaux français avec les plans de lutte successifs établis par le ministre Bernard Kouchner : « cela fait partie des droits du patient, toute douleur doit être traitée. Un comité de lutte contre la douleur a été créé dans chaque établissement. »
La personne qui a mal n'est pas obligatoirement plaignante, il existe des protocoles pour déceler la douleur qualitativement, la traiter et il reste beaucoup de chemin à parcourir en France pour suivre la personne sur le long terme.
Le docteur Andriamihamisoa a donné plusieurs exemples de traitement (médicamenteux, non médicamenteux, techniques chirurgicales, psychanalyse, etc) avant d'aborder la veille paradoxale : « C'est une ouverture de l'esprit, consciente ou inconsciente, quelque chose de naturelle en nous, qu'il faut savoir exploiter. Notre cerveau peut nous induire facilement en erreur, on va essayer de l'exploiter dans le bon sens. Cela passe par plusieurs étapes : l'induction, la dissociation, la perceptude, retour à la veille ordinaire… »
Le malade reste donc éveillé, il entend tout mais ses pensées et son ressentiment de la douleur sont détournés vers d'autres cieux. Dans la vie courante, il vous arrive de faire quelque chose en pensant à toute autre, Tsiry Andriamihamisoa n'a pas endormi le public lundi soir. Bien au contraire ! Celles et ceux qui ont osé tester sur scène l'hypnose médicale ont été bluffés.