C'est avec joie, que nous apprenons ce jour, que notre confrère Antoine Bioy de l'IFH Institut Français d'Hypnose, vient d'être nommé au titre de Professeur des Universités.
Il a développé, nous dit le rapport de l'IFH, "lors des auditions un axe autour de l'hypnose et des approches contemporaines en psychopathologie du somatique, ainsi qu'en psychologie et anthropologie médicale.
Sa nomination a été prononcée à l'unanimité du jury, dès le premier tour, avec les félicitations pour la qualité de ses travaux. Cela donne une nouvelle assise et reconnaissance universitaire à l'hypnose dont nous nous réjouissons particulièrement !"
Bravo encore Antoine !
Concernant son dernier ouvrage, Christine GUILLOUX, en fait son compte-rendu pour la Revue Hypnose & Thérapies Brèves
Du soin à la personne. Clinique de l’incertitude Florence Barruel et Antoine Bioy
Dunod, Paris, 2013
Comment aider soignants et soignés à intégrer les situations d’incertitude (l’annonce de la maladie, l’incertitude du diagnostic, son pronostic voire l’incertitude liée à notre propre condition humaine et notre finitude) ? Sous la direction de deux Docteurs et praticiens en psychologie clinique (Florence Barruel et Antoine Bioy), l’ouvrage nous propose un regard positif sur la question de l’incertitude et de la complexité clinique.
Le début de l’ouvrage pose les concepts philosophiques et anthropologiques utiles à la construction d’une pensée complexe. Puis rapidement, les auteurs nous suggèrent un recadrage. Ils nous invitent à oser une autre perspective, plus positive sur l’incertitude. Et si l’incertitude était une ressource ! Ne pourrait-elle pas aider à éclairer différemment de nombreuses difficultés cliniques (la douleur chronique, consultation génétique, réanimation, soins palliatifs etc.) ?
Au fil des exemples, les auteurs nous invitent à réfléchir sur notre capacité à tolérer la complexité et l’incertitude des situations cliniques. Cette « clinique de l’incertitude » permet de recadrer le complexe en ressources utiles au tissage de notre monde avec celui du patient (son corps, ses représentations, ses valeurs, ses croyances, etc.). En filigrane, les notions d’intégration et de créativité apparaissent au fur et à mesure de la lecture.
A partir de leurs expériences cliniques, les auteurs nous invitent à créer de nouvelles formes d’organisation du travail d’équipe. Ils nous donnent des pistes pour dépasser l’interdisciplinarité conçue comme une simple juxtaposition d’expertise. Dans le chapitre 20, Antoine Bioy pose notamment les jalons utiles à la transition nécessaire entre un paradigme bio-psycho-social (qui reste parfois morcelant voire diluant pour le monde du patient) vers une approche intégrative et écologiquement ajustée au patient.
En résumé, cet ouvrage est (sans certitudes !) intéressant pour les lecteurs de la revue HYPNOSE & Thérapies Brèves car il contient les « ferments subversifs » semblables à ceux de l’hypnose éricksonienne (créativité, intégration, patient expert, symétrie et écologie avec le monde du patient). Comme en hypnose, dans cet ouvrage, la seule certitude (relative !) est que le patient sait ce qui est bon pour lui. In fine, il est celui qui intègre le travail intégratif de l’équipe soignante.